lundi 18 janvier 2016

Milow en concert

Milow était ce jeudi 17 décembre en concert, dans une ambiance formidable à la ferme du Biéreau. Le chanteur néerlandophone était accompagné de sa trouvaille à la voix extraordinaire, la jeune Emma Bale. Chantant en anglais, ils ont à eux deux transporté les spectateurs dans leur univers touchant et haut en couleur. Un moment agréable, rempli de fous rires et  de découvertes : tous les ingrédients d’un concert cosy et magnifique étaient au-rendez-vous pour notre plus grand plaisir !

Pour la première partie de son concert, Milow nous a fait découvrir Emma Bale. Il a laissé la scène à cette jeune flamande d’à peine seize ans. Arrivant dans sa sage robe blanche, elle laisse vite tomber sa timidité pour nous dévoiler son talent. Sa voix envoûte alors la salle, le silence se fait, tout le monde reste bouche bée. A La fin de sa première chanson, un tonnerre d’applaudissement surgit, le public est conquis. Sa voix nous fait voyager entre aigus et graves, elle fait rire entre ses chansons créant ainsi un lien avec les spectateurs. Accompagnée de sa guitare, elle chante des sons connus qu’elle a transformés à sa manière tel que Toxic de Britney Spears. Mais elle nous émerveille encore plus avec ses propres compositions. Au bout de trente minutes, elle se retire, laissant le public étonné et ravi par sa prestation.




C’est alors qu’arrive celui que tout le monde était venu écouter : Milow. Ce jeune homme, qui commence à être renommé, a déjà quatre albums à son actif. Il continue de nous ouvrir son monde chanson après chanson. Il a commencé à écrire il y a huit ans dans sa petite chambre d’étudiant à Louvain, maintenant il donne des concerts en Belgique et en France. Ce jeudi, à Louvain-la-Neuve, il a enflammé la salle, arpentant la scène sans jamais quitter ses fans du regard. Il chante, jouant entre musique triste et dansante, parlant de lui, de sa vie, de son père perdu à dix-neuf ans, de sa famille et surtout d’amour. Le public chante avec lui, se tait à la chanson suivante, ovationne, l’accompagne en claquant des mains, se sent touché. Les émotions défilent grâce à sa voix douce et forte à la fois, à la tessiture si particulière. Il plaisante sur sa manière charmante de parler français, il raconte son histoire avec émoi, il parle politique belge avec un sourire en coin avant d’interpréter The Kingdom, chanson parlant de sa vision de la Belgique.

Mais nous n’en sommes pas au bout de nos surprises : Milow fait monter à nouveau Emma Bale sur scène. C’est le clou du spectacle, si vous trouviez leurs voix séparément merveilleuses, vous n’imaginerez jamais le plaisir de les entendre ensemble. C’est une réelle symbiose, plus aucun son ne sort du noir de la salle, le public reste muet les premières secondes. Leurs timbres pourtant différents se mélangent et vibrent à l’unisson. A la deuxième chanson, Fortune cookie, le public est envouté. A la fin, les applaudissements retentissent, les gens crient, les deux artistes sourient, ravis que cela nous plaise. Emma Bale repart et Milox termine en solo.


Pour finir son concert, Milow demande de nous écarter pour venir chanter entre nous. S'il nous avait déjà touché, il était désormais au plus proche de notre cœur. Il entame alors sa dernière chanson sans micro, comblant au delà du possible ses spectateurs.



Vous l’aurez compris, Milow et Emma Bale ont un talent sans limite. Ils ont envahi la salle de joie et d’émotions grâce à leur chant simple mais éblouissant. Tout cela se jouant dans le cadre de la ferme du Biéreau, salle intimiste qui était faite pour eux. Ils seront de nouveau sur scène ce sept janvier à Hasselt.

Géraldine Staumont, 6G


Un fil à la patte


Du 26 décembre 2015 au 3 janvier 2016 se jouait au Conservatoire de Namur un classique de la littérature : Un fil à la patte, une pièce du dix-neuvième siècle, signée Georges Feydeau et produite par le Théâtre du Phare.


L’histoire est celle de Marceline, chanteuse de café-concert. Elle convoite Fernand de Bois-D’Enghien qui est en passe de se marier avec Viviane, la fille de la Baronne Duverger. Cependant, ce dernier est effrayé à l’idée de le lui avouer. De son coté, le général Irrigua est bien décidé à éliminer tout concurrent afin de faire de la belle chanteuse sa promise, ce qui arrange bien Fernand qui, malgré tous ses stratagèmes, ne sait comment s’en débarrasser. Cette situation donne donc lieu à une série de quiproquos. Le mariage sera-t-il acté, le général comblé ? Personne ne le sait...

Dans cette pièce, bien qu’on y retrouve une chanson - écrite par Bouzin pour Marceline, les dialogues représentent la majeure partie du texte. Ce sont les sentiments des personnages qui composent principalement le scénario. Ces derniers y expriment leur joie, leur tristesse, leur désespoir, leur mécontentement... Souvent à travers de longs monologues, parfois à l’aide d’apartés. D’ailleurs, ce sont ces derniers qui nous aident à nous imprégner de l’histoire et même à nous donner l’impression d’en faire partie.

La pièce, composée en trois actes, nous emmène dans trois lieux différents. Dès lors, nous nous retrouvons une fois chez Marceline, une fois, chez la Baronne et, pour terminer, chez Fernand. Les décors ont été judicieusement choisis et jouent donc un rôle très important puisque nous passons à chaque fois d’un milieu aisé à plus modeste et inversement. Que ce soit entre le piano de la Baronne et le lavabo de Fernand ou bien entre la table et les chaises en bois de Marceline et les fauteuils en acajou de la Baronne, la différence est à chaque fois flagrante et ce pour le bien de notre compréhension.

Cette pièce, signée par un grand nom du théâtre tel que Georges Feydeau, produite par le Théâtre du Phare et visant à nous divertir entre deux fêtes, ne pouvait être qu’un succès. En effet, du scénario, aux décors, en passant par le jeu énergique des acteurs, tout était réuni pour faire de cette comédie une véritable réussite. Tout n’était cependant pas parfait. Nombreuses étaient nos interrogations quant à la nécessité de se trémousser et de parler de façon méprisante comme le faisait Marceline. Mais nous devons tout de même bien l’avouer, la vie et l’énergie que mettent les acteurs dans le jeu est la grande force de cette représentation, cela faisait sourire et même, parfois, rire. Voir ces acteurs s’amuser sur scène ne pouvait que rendre la pièce attractive. C’est grâce à cette énergie débordante, présente du début jusqu’à la fin, que cette soirée s’est clôturée en de longues minutes d’applaudissements.                                                                

Finalement, ce texte, écrit depuis plus d’un siècle et magnifiquement mis en scène par le Théâtre du Phare, continuera,  une fois la représentation finie, de faire sourire et surtout, de faire réfléchir le spectateur. Car l’un des devoirs des Hommes ne serait-il pas de prendre ses responsabilités face aux difficultés ou autres erreurs ? Quitte à blesser...

Adrien Blouard, 6G

jeudi 7 janvier 2016

Noël dans un temple protestant

Noël, fête de retrouvailles et de cadeaux pour beaucoup ; célébration de la naissance de Jésus pour d’autres. Ce 20 décembre, l’église protestante évangélique de Champion a invité le voisinage à assister à son spectacle de Noël. Au programme, chants, théâtre et conte. Mais avant cela, qu’est-ce qu’un protestant ?
Un protestant est d’abord un chrétien. Il place sa foi dans la Résurrection de Christ. Il diffère du catholique dans le sens où il ne prie que Dieu ; ni les morts, ni les saints, ni Marie (bien qu’il reconnaisse son existence). Il ne reconnait pas l’autorité du Pape, mais incite chaque membre de la communauté à ouvrir sa Bible par lui-même et à se faire ainsi sa propre idée de qui est Dieu. En effet, un homme, seul, peut se tromper ou interpréter les Ecritures de manière erronée. Chacun est donc prêtre, le pasteur est simplement un homme diplômé en théologie qui peut aider la communauté à réfléchir sur ce que chacun a appris, seul, face à sa Bible. Contrairement au prêtre, il peut se marier et fonder une famille. Mais la différence la plus importante réside dans le fait que le catholique pense pouvoir être sauvé par les œuvres, par ses bonnes actions, alors que le protestant met en avant le fait que seule la grâce de Dieu sauve. D’après lui, le Christ a payé et a souffert le prix de nos péchés en mourant sur la croix. Il n’est donc pas question de purgatoire ou de rachat par lui-même, étant donné que cela a déjà été fait il y a deux mille ans. Plus concrètement, tout découle du fait que le protestant place la Parole de Dieu au centre de tout.
Revenons maintenant à cette petite église locale de Champion. L’ouverture de ce fameux spectacle s’est faite sur un chant intitulé « Doux comme le chocolat ». La voix d’une jeune fille s’est élevée avec, pour seul accompagnement, un piano et a laissé entendre que rien n’a plus d’importance que d’être bien entouré et qu’ensemble, nous pouvions nous fortifier les uns les autres.

Les autres musiciens les ont accompagnés lorsque les jeunes et les enfants se sont joints dans l’interprétation de trois chants. Les plus jeunes, entre deux et cinq ans, ont fait tinter des clochettes avant que trois autres tranches d’âges entrecroisent leurs voix pour adorer leur Dieu. Beaucoup de gens dans l’assemblée ont été touchés, certains se sont même levés pour les accompagner de chacune de leur voix.
Six jeunes adultes ont ensuite joué une petite saynète dans laquelle un homme entrait dans un supermarché réputé pour tout avoir et cherchait à acheter la vérité. Un patron énervé, un réceptionniste débordé, une nettoyeuse indiscrète et un client interloqué débattaient avec un diacre, responsable d’église, de l’importance de la personne Jésus. Parsemée de beaucoup de touches d’humour, elle a plu à la majorité, si pas tout le monde, et a permis aussi à ceux qui ne placent pas leur foi en Jésus d’y prendre plaisir.
Un conte a également été écouté. Il racontait la naissance de Jésus, mais d’une manière différente de celle dont la Bible le fait, du point de vue d’un berger. Ce dernier tente d’attaquer Joseph qui vient lui demander un peu de chaleur près de son feu, il n’y parvient pas. Il attend ensuite avec un sourire sadique que Joseph se serve de cendres à mains nues et le suit finalement jusque dans la grotte où Marie et son bébé tremblent de froid. Là, il tend son manteau à l’enfant et ses yeux s’ouvrent. Ce geste de bonté lui permet de voir que des milliers d’anges chantent et célèbrent la venue de cet enfant. Ce conte se veut simple et, pourtant, il ne suit pas le schéma classique de l’arrivée du Messie sur terre. Un regard différent amène forcément à revisiter cette histoire sans camper sur nos pré-acquis.
L’après-midi s’est clôturé, à la demande du pasteur, sur la reprise de l’un des chants, qui l’avait particulièrement touché. Il est intéressant de relever qu’il est possible pour chacun d’intervenir pendant le culte : apporter s’il le souhaite un témoignage de ce qu’il a vécu pendant la semaine ou d’entonner un chant auquel les musiciens et les reste des chrétiens se joindront…
Après tout cela, les auditeurs ont été invités à partager cougnous et biscuits préparés par les enfants autour d’un chocolat chaud et de nombreuses discussions. Les plus jeunes profitent de la plaine de jeu, des ballons ou des jeux calmes dans les pièces habituellement destinées à l’école du dimanche, un culte adapté aux enfants où ils bricolent et dessinent en fonction d’un passage biblique choisi.
Le spectacle de Noël de cette église évangélique a donc permis la cohésion de plusieurs générations autour d’idées partagées par tous âges. Chrétiens ou non, nous avons eu l’occasion de discuter et de réfléchir dans la joie et la bonne humeur, pour le plaisir de tous.

Chloé Englebert, 6G