À la galerie Short Cuts : ASBL « Lieux
Communs », à Champion, se tiennent habituellement des expositions
temporaires gratuites. Ainsi, du 7 janvier au 12 février, l’une d’elles : "Fêlures" d’Anaïs Boudot, la photo
travaillée autrement, a retenu notre attention et nous n’avons pas été déçus.
Dans une ancienne poste, au sein du petit village de
Champion, deux salles assez vastes aux murs blancs accueillent les
photographies de la jeune artiste française de trente-deux ans. La liberté
d’interprétation des œuvres est totale : pas de nom, pas de couleurs,
juste un jeu et un travail de "négatifs", subtilement déchirés, pliés, plissés,
collés, posés, ondulés. Chaque montage est à son tour photographié. La transformation
du sujet d’origine : partie du corps humain, végétation, paysage maritime,
animal, seul ou mélangé, se révèle fabuleuse et interpelle notre imagination.
Parfois proche de la radiographie, l’image souvent traversée par un éclair,
tantôt noir, tantôt blanc, nous renvoie à une fêlure qui ne semble pas
annonciatrice de rupture, mais plutôt une faille qui nous permet d’atteindre
l’image-même, cependant jamais de façon violente.
L’usage de parties de son corps par l’artiste rend la photo
encore plus intime, à la fois énigmatique, hors du temps et au plus proche de
la sensation personnelle à chacun. Il n’y a pas de doute, Anaïs Boudot a
exploré le processus d’apparition de l’image, elle réussit à nous emmener vers
nos propres fêlures, nos failles de façon apaisante.
Dans ce cas, la photo peut se révéler thérapeutique, il
faut seulement s’assoir et prendre le temps de regarder et d’écouter l’œuvre. Si
vous avez l’occasion, c’est à voir.
Marie Grégoire, 6G
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