Pour son troisième long-métrage, la réalisatrice Katell
Quillévéré est la première à adapter le roman de Maylis de Kerangal, Réparer
les vivants, au cinéma. L’adaptation est une réussite, peut-être moins
précise que le livre, malgré un réalisme assez surprenant, mais arrivant à établir
une émotion et une pesanteur tout au long du film qui bouleverse le spectateur.
Sans oublier une mise en scène
comportant des moments intenses comme une ablation et une opération à cœur
ouvert.
C’est l’histoire d’un cœur qui s’arrête de battre et un
autre, fragile et menacé, qu’il faudrait remplacer. Dans « Réparer les
vivants », il est constamment question de vie et de mort, tout est fortement
relié et nous sommes guidé par une musique représentant les battements de cœur
de la narration.
Tout commence à l’aube avec trois jeunes surfeurs dans une
mer déchaînée. Quelques heures plus tard, sur le chemin du retour, un drame
survient. Désormais, la vie de Simon bascule, il se retrouve entre la vie et la
mort dans un hôpital du Havre. Simultanément, à Paris, une femme attend une
greffe qui pourra prolonger sa vie… Nous assistons à une course contre la
montre pour conserver le cœur amoureux et toujours palpitant d'un garçon en
mort cérébrale. D’un côté, nous avons cette mère fatiguée, presque mourante, et
de l’autre, ces parents écrasés par l'horreur de la mort.
Tout d’abord, malgré une mise en scène parfois un peu trop
démonstrative et des larmes de trop, c’est une œuvre fluide et apaisante, où l'on apprend les
procédures médicales en matière de donation d'organes. Ce chef-d’œuvre aborde
ce sujet avec douceur et une belle humanité. La mise en scène est très
documentée permettant aux personnages d’évoluer dans cet univers avec aisance. L’histoire
permet aussi de rendre compte des moyens mis en œuvre pour réaliser ces
opérations d’envergure (avion, police,…). On découvre tout un monde à part qui
s’active pour sauver des vies avec un profond respect porté aux victimes et
leurs proches.
Ensuite, ce film met en scène des personnages dont la vie
dépend de celles des autres. Chacun est ici relié à l’autre, ce qui donne à
cette histoire sa forme et son intensité. Les personnages ainsi que leurs vies
sont tellement bien portés à l’écran que l’on pourrait croire être témoin de
scènes de vie réelles. Ils sont attachants et tout se fait collectivement, du
deuil aux opérations, agissant au service d’une cause commune. Personne ne
prend le dessus, chaque personnage est valorisé par la notion du travail
d’équipe.
Enfin, le film est rempli d'émotions plus fortes les unes que
les autres, ce qui est nécessaire pour réfléchir au sens de la vie, à
l'humanité en général et à l'amour en particulier. Car, sans forcément s’en
rendre compte, ce beau film raconte l'amour sous tous ses angles: la
parentalité, la fraternité, la décomposition et la recomposition des couples,
l'amour du métier, le don de soi au service de l'humain…
En conclusion, « Réparer les vivants » est
accessible et indispensable à tous. Chacun d’entre nous peut être confronté à
cette triste réalité. Cette histoire est une bonne leçon de vie : le malheur des
uns fait le bonheur des autres…
Clémence Leroy, 6G
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