Si, avec
pareil titre, « Captain
Fantastic », on s’attend à un film de super-héros, la réalité est toute
autre, même si dans ce film le héros est hors du commun.
Ben Cash et
ses six enfants - deux garçons et quatre filles - vivent en totale autarcie au
milieu de la nature américaine, loin de cette société capitaliste et de
surconsommation qu’il qualifie de totalement hypocrite.
Etant
totalement en désaccord avec le monde actuel, il préfère élever ses enfants
comme il l’entend. Tous les jours, ils ont un entraînement physique et
apprennent l’art de la chasse et bien d’autres choses pour pouvoir survivre
dans la nature. Ils ont entre cinq et dix-huit ans, parlent tous entre quatre
et six langues et lisent les livres qui vont de la physique quantique à la
constitution américaine.
Ben, leur
père, ne leur impose aucune idée et débat avec eux ouvertement de tous les
sujets sans rien leur cacher (il explique même ce qu’est le viol à sa cadette).
Malgré leur
grande maturité, ils vont devoir affronter le décès de leur mère et personne
n’est préparé à cela. Les grands-parents veulent inhumer leur fille, en tant
que bons chrétiens qu’ils se disent être, alors qu’elle était bouddhiste et
voulait se faire incinérer au milieu de chants de joie et de bonheur. Il va s’en
suivre toute l’escapade de Ben et ses enfants pour tenter de sauver les
dernières volontés de leur mère. Ils vont
devoir faire face à cette société qu’ils ont fui et qui leur est encore inconnue : leur petit
monde utopique va se briser.
Ce film,
sorti ce mercredi 12 octobre, a comme premier rôle Viggo Mortensen. Celui-ci jouait
anciennement Aragorn dans Le seigneur des
anneaux et s’est parfaitement adapté à son rôle en tant que Ben Cash. En
effet, il réussit bien à rentrer dans la peau de ce personnage un peu hippie qui
prône la démocratie et le socialisme. Quant aux enfants, ils réussissent très
bien à gérer les dialogues et les débats de façon spontanée malgré la
difficulté de certains dialogues. La somme de tous les personnages nous donne
une palette de caractères assez hétéroclites, c’est ce qui les rend attachants.
Abordant de
nombreux sujets et, pour certains, assez complexes, Captain fantastic fait le point sur la société américaine. Cela
passe de critiques sur l’économie, la politique, la religion, l’éducation
jusqu’au système scolaire et nous présente dans un premier temps les membres
de la famille Cash comme détenteurs des
solutions à tous les problèmes de la société. Mais au fur
et à mesure que la famille se frotte au fonctionnement de ce monde qui leur est
pour la plupart inconnu, on se rend compte qu’ils ne sont absolument pas faits
pour évoluer dans celui-ci. Ils n’ont aucun repère et ne savent absolument pas
comment se comporter en société, ce qui casse l’idée de parfaite famille que
l’on avait au début du film. Ben s’emploie à parler à ses enfants des solutions
à pouvoir apporter au monde sans s’apercevoir qu’il ne fait que les éloigner de
celui-ci.
Presque deux
heures qui capte notre attention sur un film incroyablement bien réalisé par
Matt Ross et joué avec beaucoup de talent, qui va permettre de nous faire
réfléchir sur bien des sujets et qui ne laissera personne indifférent.
Loïc Lefevre, 6G
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire