Depuis septembre 2015, et ce tous les deuxième samedis du mois, se tiennent, à la Maison
de la Culture
de
Namur, les Apéros du Rock. Il s’agit d’un
rendez-vous musical organisé par un journaliste spécialisé, Laurent Rieppi. Ce
journaliste « rock » est aussi présentateur de l’émission « We Will Rock You » sur Classic 21
et auteur de quelques livres
spécialisés, notamment un ouvrage de référence sur David Bowie. Quel fut le déroulement de la séance
mettant à l’honneur le « White Album » des Beatles ? Qu’est-ce qui
fait de cet album un ouvrage incontournable dans le monde du rock et quel pourrait être l’objectif recherché
par l’organisation d’un tel événement?
L’évènement
se déroule à l’intérieur de l’espace
médiathèque
de la Maison de la culture. Parmi l’espace où chacun peut choisir et louer
CD, DVD, jeux, etc., un espace est aménagé au fond de la salle :
quelques rangées de chaises, un écran, un projecteur, des hauts parleurs et une
console musicale. Tout ce matériel servira de support indispensable à la
présentation orale d’un album rock marquant et choisi par le journaliste.
Après les
présentations d’usage, la session débute sur une mini-conférence replaçant
l’album dans son contexte historique et musical. De nombreuses anecdotes
relatives aux musiciens et à leurs influences de l’époque sont évoquées et
illustrées par des projections : les conditions d’enregistrement de l’album,
les problèmes rencontrés, les moments mémorables et tensions entre
personnes, la création de la
pochette... Autant de sujets qui sont
abordés lors de cette première partie.
Quelques
extraits marquants de l’album sont aussi écoutés lors de cette première partie
et permettent aux participants de reconnaitre les morceaux essentiels et de
faire le lien avec les explications avancées par le journaliste.
Une fois
l’album et son histoire parcourus, l’album est ensuite écouté dans son
intégralité (en « arrière-fond » ) pendant que les participants font
connaissance et échangent sur le sujet, le tout agrémenté d’un verre d’eau, de
jus d’orange ou de vin et de quelques zakouskis ; c’est là que le rock rejoint
la notion d’apéro. Il est alors environ midi... Par après, une séance de
questions-réponses permet à chacun de s’exprimer et d’échanger, ceci complétant
l’information sur le sujet.
Lors de ce
premier rendez-vous, Laurent Rieppi avait choisi de mettre à l’honneur le
double « Album Blanc des Beatles », enregistré en novembre 1968. C’est le neuvième disque
enregistré et il est souvent présenté comment le dernier chef-d’oeuvre du
groupe de Liverpool.
Après une
période « psychédélique », les Beatles reviennent au rock and roll
plus simple, et la pochette blanche est aussi une illustration de leur volonté
de retour à la sobriété. Pour l’anecdote : toutes les pochettes de la première
édition ont été numérotées (001,002, etc..), les quatre premiers disques étant
la propriété respective des membres du groupe. Il y a quelques années, l’album
numéroté 005 a été vendu sur E-Bay pour la somme de 22.500$ !
Lors de la
confection de cet album, contrairement au passé quand Paul Mac Cartney et John
Lennon composaient quasi l’entièreté des titres à eux deux, chaque membre du
groupe a pu proposer, jouer et enregistrer les morceaux qu’il désirait.
Résultat : trente titres très différents, un album assez hétéroclite où la
notion de groupe était déjà en cours d’évaporation. Les quatre musiciens sont
sans doute individuellement au sommet de leur art, mais la question qui
reviendra le plus souvent par après est : « Est-ce la fin des
Beatles? ».
De nombreuses personnes ont
également fait le lien entre l’omniprésence croissante, au cours de la période
d’enregistrement de l’album, de Yoko Ono auprès de Lennon pour expliquer les
tensions au sein du groupe ; d’après les spécialistes, et notamment Laurent
Rieppi, Yoko Ono seule n’explique pas la fin programmée des Beatles ; il s’agit
plus d’une évolution naturelle où chacun cherche et va trouver son équilibre de
son côté. Mais évidemment la forte personnalité de Yoko Ono sera le prétexte
tout trouvé pour expliquer la fin du groupe, regretté par tous les fans !
Par sa
diversité, l’album blanc des Beatles est sans conteste un des plus influents
pour les années qui vont suivre et les courants musicaux dérivés du rock : à
côté de splendides balades ("Blackbird", "Mother nature’s son"...), "Back in the USSR" et "Birthday" sont du
rock pur. On peut aussi considérer
qu’"Healter Skelter" préfigure ce que sera le hard rock un peu plus tard, "Ob-La-Di,
Ob-La-Da" est du ska avant l’heure, certains morceaux revisitent le jazz, la
country et le rock expérimental.
De nos
jours, l’écoute de la musique se fait le plus souvent en solitaire. L’objectif
des apéros du rock est de retrouver, à travers cette expérience, une dimension sociale
et conviviale qui s’était perdue avec l’arrivée des lecteurs mp3, smartphones, écouteurs
etc. Il
y a aussi un peu de nostalgique dans cet objectif, en référence à la
période des 33 tours et CD que l’on s’échangeait entre amis,
qu’on écoutait ensemble et sur lesquels on dissertait des heures durant.
Les apéros
du rock sont un événement qui plaira autant aux fans de rock qu’aux simples curieux et amateurs de
culture musicale. C’est une idée originale que nous propose Laurent Rieppi que
de partager sa passion pour le
rock et de se retrouver en chair et en os face à ses habituels auditeurs
radiophoniques. Le prochain rendez-vous (le samedi 14 novembre) portera sur
Nirvana et le célèbre album « Nevermind », album qui a révolutionné
la planète rock.
Alexandre Fourneau, 6G
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