lundi 18 janvier 2016

Un fil à la patte


Du 26 décembre 2015 au 3 janvier 2016 se jouait au Conservatoire de Namur un classique de la littérature : Un fil à la patte, une pièce du dix-neuvième siècle, signée Georges Feydeau et produite par le Théâtre du Phare.


L’histoire est celle de Marceline, chanteuse de café-concert. Elle convoite Fernand de Bois-D’Enghien qui est en passe de se marier avec Viviane, la fille de la Baronne Duverger. Cependant, ce dernier est effrayé à l’idée de le lui avouer. De son coté, le général Irrigua est bien décidé à éliminer tout concurrent afin de faire de la belle chanteuse sa promise, ce qui arrange bien Fernand qui, malgré tous ses stratagèmes, ne sait comment s’en débarrasser. Cette situation donne donc lieu à une série de quiproquos. Le mariage sera-t-il acté, le général comblé ? Personne ne le sait...

Dans cette pièce, bien qu’on y retrouve une chanson - écrite par Bouzin pour Marceline, les dialogues représentent la majeure partie du texte. Ce sont les sentiments des personnages qui composent principalement le scénario. Ces derniers y expriment leur joie, leur tristesse, leur désespoir, leur mécontentement... Souvent à travers de longs monologues, parfois à l’aide d’apartés. D’ailleurs, ce sont ces derniers qui nous aident à nous imprégner de l’histoire et même à nous donner l’impression d’en faire partie.

La pièce, composée en trois actes, nous emmène dans trois lieux différents. Dès lors, nous nous retrouvons une fois chez Marceline, une fois, chez la Baronne et, pour terminer, chez Fernand. Les décors ont été judicieusement choisis et jouent donc un rôle très important puisque nous passons à chaque fois d’un milieu aisé à plus modeste et inversement. Que ce soit entre le piano de la Baronne et le lavabo de Fernand ou bien entre la table et les chaises en bois de Marceline et les fauteuils en acajou de la Baronne, la différence est à chaque fois flagrante et ce pour le bien de notre compréhension.

Cette pièce, signée par un grand nom du théâtre tel que Georges Feydeau, produite par le Théâtre du Phare et visant à nous divertir entre deux fêtes, ne pouvait être qu’un succès. En effet, du scénario, aux décors, en passant par le jeu énergique des acteurs, tout était réuni pour faire de cette comédie une véritable réussite. Tout n’était cependant pas parfait. Nombreuses étaient nos interrogations quant à la nécessité de se trémousser et de parler de façon méprisante comme le faisait Marceline. Mais nous devons tout de même bien l’avouer, la vie et l’énergie que mettent les acteurs dans le jeu est la grande force de cette représentation, cela faisait sourire et même, parfois, rire. Voir ces acteurs s’amuser sur scène ne pouvait que rendre la pièce attractive. C’est grâce à cette énergie débordante, présente du début jusqu’à la fin, que cette soirée s’est clôturée en de longues minutes d’applaudissements.                                                                

Finalement, ce texte, écrit depuis plus d’un siècle et magnifiquement mis en scène par le Théâtre du Phare, continuera,  une fois la représentation finie, de faire sourire et surtout, de faire réfléchir le spectateur. Car l’un des devoirs des Hommes ne serait-il pas de prendre ses responsabilités face aux difficultés ou autres erreurs ? Quitte à blesser...

Adrien Blouard, 6G

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire