jeudi 7 janvier 2016

Noël dans un temple protestant

Noël, fête de retrouvailles et de cadeaux pour beaucoup ; célébration de la naissance de Jésus pour d’autres. Ce 20 décembre, l’église protestante évangélique de Champion a invité le voisinage à assister à son spectacle de Noël. Au programme, chants, théâtre et conte. Mais avant cela, qu’est-ce qu’un protestant ?
Un protestant est d’abord un chrétien. Il place sa foi dans la Résurrection de Christ. Il diffère du catholique dans le sens où il ne prie que Dieu ; ni les morts, ni les saints, ni Marie (bien qu’il reconnaisse son existence). Il ne reconnait pas l’autorité du Pape, mais incite chaque membre de la communauté à ouvrir sa Bible par lui-même et à se faire ainsi sa propre idée de qui est Dieu. En effet, un homme, seul, peut se tromper ou interpréter les Ecritures de manière erronée. Chacun est donc prêtre, le pasteur est simplement un homme diplômé en théologie qui peut aider la communauté à réfléchir sur ce que chacun a appris, seul, face à sa Bible. Contrairement au prêtre, il peut se marier et fonder une famille. Mais la différence la plus importante réside dans le fait que le catholique pense pouvoir être sauvé par les œuvres, par ses bonnes actions, alors que le protestant met en avant le fait que seule la grâce de Dieu sauve. D’après lui, le Christ a payé et a souffert le prix de nos péchés en mourant sur la croix. Il n’est donc pas question de purgatoire ou de rachat par lui-même, étant donné que cela a déjà été fait il y a deux mille ans. Plus concrètement, tout découle du fait que le protestant place la Parole de Dieu au centre de tout.
Revenons maintenant à cette petite église locale de Champion. L’ouverture de ce fameux spectacle s’est faite sur un chant intitulé « Doux comme le chocolat ». La voix d’une jeune fille s’est élevée avec, pour seul accompagnement, un piano et a laissé entendre que rien n’a plus d’importance que d’être bien entouré et qu’ensemble, nous pouvions nous fortifier les uns les autres.

Les autres musiciens les ont accompagnés lorsque les jeunes et les enfants se sont joints dans l’interprétation de trois chants. Les plus jeunes, entre deux et cinq ans, ont fait tinter des clochettes avant que trois autres tranches d’âges entrecroisent leurs voix pour adorer leur Dieu. Beaucoup de gens dans l’assemblée ont été touchés, certains se sont même levés pour les accompagner de chacune de leur voix.
Six jeunes adultes ont ensuite joué une petite saynète dans laquelle un homme entrait dans un supermarché réputé pour tout avoir et cherchait à acheter la vérité. Un patron énervé, un réceptionniste débordé, une nettoyeuse indiscrète et un client interloqué débattaient avec un diacre, responsable d’église, de l’importance de la personne Jésus. Parsemée de beaucoup de touches d’humour, elle a plu à la majorité, si pas tout le monde, et a permis aussi à ceux qui ne placent pas leur foi en Jésus d’y prendre plaisir.
Un conte a également été écouté. Il racontait la naissance de Jésus, mais d’une manière différente de celle dont la Bible le fait, du point de vue d’un berger. Ce dernier tente d’attaquer Joseph qui vient lui demander un peu de chaleur près de son feu, il n’y parvient pas. Il attend ensuite avec un sourire sadique que Joseph se serve de cendres à mains nues et le suit finalement jusque dans la grotte où Marie et son bébé tremblent de froid. Là, il tend son manteau à l’enfant et ses yeux s’ouvrent. Ce geste de bonté lui permet de voir que des milliers d’anges chantent et célèbrent la venue de cet enfant. Ce conte se veut simple et, pourtant, il ne suit pas le schéma classique de l’arrivée du Messie sur terre. Un regard différent amène forcément à revisiter cette histoire sans camper sur nos pré-acquis.
L’après-midi s’est clôturé, à la demande du pasteur, sur la reprise de l’un des chants, qui l’avait particulièrement touché. Il est intéressant de relever qu’il est possible pour chacun d’intervenir pendant le culte : apporter s’il le souhaite un témoignage de ce qu’il a vécu pendant la semaine ou d’entonner un chant auquel les musiciens et les reste des chrétiens se joindront…
Après tout cela, les auditeurs ont été invités à partager cougnous et biscuits préparés par les enfants autour d’un chocolat chaud et de nombreuses discussions. Les plus jeunes profitent de la plaine de jeu, des ballons ou des jeux calmes dans les pièces habituellement destinées à l’école du dimanche, un culte adapté aux enfants où ils bricolent et dessinent en fonction d’un passage biblique choisi.
Le spectacle de Noël de cette église évangélique a donc permis la cohésion de plusieurs générations autour d’idées partagées par tous âges. Chrétiens ou non, nous avons eu l’occasion de discuter et de réfléchir dans la joie et la bonne humeur, pour le plaisir de tous.

Chloé Englebert, 6G

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