lundi 23 novembre 2015

"Le Fils de Saul" de Laszlo Nemes

En plein cœur de la capitale wallonne, se loge le « quai 22 ». Ce lieu est l’espace culturel de l’université de Namur qui propose une programmation socioculturelle variée. Il projette actuellement le premier long métrage du réalisateur hongrois Laszlo Nemes, «  Le fils de Saul », qui a reçu le Grand Prix au Festival de Cannes 2015. Quelle est l’histoire du film ? Quel sujet traite-t-il ? Pourquoi Laszlo Nemes fait-il ce choix ?


L’histoire se déroule en octobre 1944 à Auschwitz-Birkenau. Saul Auslander est membre du Sonderkommando, un groupe de prisonniers juifs qui a pour mission d’assister les nazis dans leur plan d’extermination au sein du camp. Ces prisonniers sont chargés de brûler les corps des juifs qui ont été gazés et de remettre les lieux en état avant l’arrivée des prochains convois. Lorsque Saul se trouve dans un des crématoriums, il découvre le cadavre d’un jeune garçon qu’il croit reconnaitre comme son fils. Il décide alors de sauver le corps des flammes pour lui offrir une véritable sépulture selon le rituel juif : faire réciter le kaddish, la prière des morts, par un rabbin. Est-ce possible en un tel lieu ? 

Ce film aborde un sujet délicat, la Shoah. L’objectif de Laszlo Nemes était de trouver une façon d’immerger le spectateur dans un espace et un temps partagé avec le personnage du film. La manière de filmer nous permet d’évoluer avec le personnage principal, comme si la caméra était sur son épaule. Il nous montre ce que ce dernier regarde et ce à quoi il fait attention.

La particularité de cette œuvre se retrouve, d’abord, dans le fait que le son est omniprésent, oppressant : les cris des Allemands donnant des ordres, les hurlements des juifs juste avant de mourir, le bruit des fours crématoires, les glissements des corps trainés sur le sol …et ensuite dans la représentation de l’enfer en le suggérant à travers un arrière-plan flou. A travers cette manière particulière de filmer, le réalisateur nous plonge directement dans l’atmosphère sinistre de l’usine de production de cadavres d’Auschwitz.

« Le fils de Saul » est donc bien plus qu’un film historique, c’est un chef d’œuvre nous plongeant dans un univers sonore terrifiant, d’une grande noirceur. Il nous dévoile la réalité glaciale des camps d’extermination comme on ne l’a jamais vu. Ce film est livré à la libre interprétation du spectateur qui ne sort pas indemne de la salle. Il aurait le mérite d’être dévoilé à un plus grand nombre de spectateurs, notamment les plus jeunes, afin de faire réfléchir sur les atrocités de cette guerre qui a provoqué la mort de millions de juifs et de dire : plus jamais ça !

Samuel Mary, 6G



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