mardi 14 février 2017

Femmes artistes : les peintresses en Belgique (1880-1914)

C’est au musée Félicien Rops, au sein du vieux Namur, que se tient une exposition sur les rares femmes artistes belges de 1880 à 1914. C’est une découverte temporaire à visiter jusqu’à la fin janvier.

Cécile Douard, La hiercheuse

Au creux d’une vieille bâtisse, aux escaliers en bois grinçant sous les pas des visiteurs, une maison vivante où nous ne serions pas étonnés de rencontrer Rops, nous découvrons qu’il n’est pas aisé d’être femme, de plus artiste, à cette époque ! Pour être un minimum reconnue, la peintres ou, pour certains, "hommasse" doit avoir un artiste homme dans sa famille, être "fille de" ou "femme de" lui permet de sortir de l’ombre, comme Claire Duluc, fille adultérine de Rops et épouse de l’écrivain Demolder.

Considérées avant tout comme des épouses, des mères et des maitresses de maison, les femmes n’ont accès à une formation artistique reconnue qu’à la fin du dix-neuvième siècle, encore faut-il que ce soit dans une académie privée. Les académies publiques leur restent fermées. Les femmes souffrent donc de préjugés sexistes et, dans leur peinture, dessin, gravure, sculpture ou tapisserie, pensée profonde, grand sentiment et virtuosité sont interdits. Elles doivent se limiter aux fleurs, natures mortes, objets élégants, scènes de genre paisible, paysages doux, portraits d’enfants ou animaux gentils ! Artistes accomplies, elles rendent bien la réalité des expressions du visage, de la pauvreté (voir "Hiercheuse au repos" de Cécile Douard), de la tristesse de l’état d’infériorité dans lequel on les maintenait.

Tour à tour tourmentée, triste, sombre, très réaliste ou peu précise (voir "La récréation" de Jenny Montigny ou aussi osée tel le "Nu" de Clair Dubuc), l’œuvre reflète l’état d’âme de l’artiste féminine. Cependant, ces femmes peuvent être très audacieuses et, à leur manière, elles ont contribué à l’émancipation de la femme.

Jenny Montigny, Kleuterschool te Deurle

En tant que femme, nous ne pouvons que leur rendre hommage et gratitude pour leur combat. Peu sont passées à la postérité : elles sont cependant progressistes dans l’ombre. Cette exposition nous montre le rôle de la femme dans la culture et l’histoire. Nous avons pris beaucoup de plaisir à nous asseoir et observer les œuvres.

Aurélie Grégoire, 6G

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