mardi 27 octobre 2015

Un « moment culture » à Namur

Depuis septembre 2015, et ce tous les deuxième samedis du mois, se tiennent, à la Maison de la Culture de Namur, les  Apéros du Rock. Il s’agit d’un rendez-vous musical organisé par un journaliste spécialisé, Laurent Rieppi. Ce journaliste « rock » est aussi présentateur de l’émission « We Will Rock You » sur Classic 21 et  auteur de quelques livres spécialisés, notamment un ouvrage de référence sur David Bowie. Quel fut le déroulement de la séance mettant à l’honneur le « White Album » des Beatles ? Qu’est-ce qui fait de cet album un ouvrage incontournable dans le monde du rock et  quel pourrait être l’objectif recherché par l’organisation d’un tel événement?

L’évènement se déroule à l’intérieur de l’espace médiathèque de la Maison de la culture. Parmi l’espace où chacun peut choisir et louer CD, DVD, jeux, etc., un espace est aménagé au fond de la salle : quelques rangées de chaises, un écran, un projecteur, des hauts parleurs et une console musicale. Tout ce matériel servira de support indispensable à la présentation orale d’un album rock marquant et choisi par le journaliste.



Après les présentations d’usage, la session débute sur une mini-conférence replaçant l’album dans son contexte historique et musical. De nombreuses anecdotes relatives aux musiciens et à leurs influences de l’époque sont évoquées et illustrées par des projections : les conditions d’enregistrement de l’album, les problèmes rencontrés, les moments mémorables et tensions entre personnes, la création de la pochette... Autant de sujets  qui sont abordés lors de cette première partie.

Quelques extraits marquants de l’album sont aussi écoutés lors de cette première partie et permettent aux participants de reconnaitre les morceaux essentiels et de faire le lien avec les explications avancées par le journaliste.

Une fois l’album et son histoire parcourus, l’album est ensuite écouté dans son intégralité (en « arrière-fond » ) pendant que les participants font connaissance et échangent sur le sujet, le tout agrémenté d’un verre d’eau, de jus d’orange ou de vin et de quelques zakouskis ; c’est là que le rock rejoint la notion d’apéro. Il est alors environ midi... Par après, une séance de questions-réponses permet à chacun de s’exprimer et d’échanger, ceci complétant l’information sur le sujet.

Lors de ce premier rendez-vous, Laurent Rieppi avait choisi de mettre à l’honneur le double « Album Blanc des Beatles », enregistré en  novembre 1968. C’est le neuvième disque enregistré et il est souvent présenté comment le dernier chef-d’oeuvre du groupe de Liverpool.

Après une période « psychédélique », les Beatles reviennent au rock and roll plus simple, et la pochette blanche est aussi une illustration de leur volonté de retour à la sobriété. Pour l’anecdote : toutes les pochettes de la première édition ont été numérotées (001,002, etc..), les quatre premiers disques étant la propriété respective des membres du groupe. Il y a quelques années, l’album numéroté 005 a été vendu sur E-Bay pour la somme de 22.500$ !

Lors de la confection de cet album, contrairement au passé quand Paul Mac Cartney et John Lennon composaient quasi l’entièreté des titres à eux deux, chaque membre du groupe a pu proposer, jouer et enregistrer les morceaux qu’il désirait. Résultat : trente titres très différents, un album assez hétéroclite où la notion de groupe était déjà en cours d’évaporation. Les quatre musiciens sont sans doute individuellement au sommet de leur art, mais la question qui reviendra le plus souvent par après est : « Est-ce la fin des Beatles? ».

De nombreuses personnes ont également fait le lien entre l’omniprésence croissante, au cours de la période d’enregistrement de l’album, de Yoko Ono auprès de Lennon pour expliquer les tensions au sein du groupe ; d’après les spécialistes, et notamment Laurent Rieppi, Yoko Ono seule n’explique pas la fin programmée des Beatles ; il s’agit plus d’une évolution naturelle où chacun cherche et va trouver son équilibre de son côté. Mais évidemment la forte personnalité de Yoko Ono sera le prétexte tout trouvé pour expliquer la fin du groupe, regretté par tous les fans !

Par sa diversité, l’album blanc des Beatles est sans conteste un des plus influents pour les années qui vont suivre et les courants musicaux dérivés du rock : à côté de splendides balades ("Blackbird", "Mother nature’s son"...), "Back in the USSR" et "Birthday" sont du rock pur. On peut aussi considérer qu’"Healter Skelter" préfigure  ce que sera le hard rock un peu plus tard, "Ob-La-Di, Ob-La-Da" est du ska avant l’heure, certains morceaux revisitent le jazz, la country et le rock expérimental.

De nos jours, l’écoute de la musique se fait le plus souvent en solitaire. L’objectif des apéros du rock est de retrouver, à travers cette expérience, une dimension sociale et conviviale qui s’était perdue avec l’arrivée des lecteurs mp3, smartphones, écouteurs etc. Il y a aussi un peu de nostalgique dans cet objectif, en référence à la période des 33 tours et CD que l’on s’échangeait entre amis, qu’on écoutait ensemble et sur lesquels on dissertait des heures durant.

Les apéros du rock sont un événement qui plaira autant aux fans de rock  qu’aux simples curieux et amateurs de culture musicale. C’est une idée originale que nous propose Laurent Rieppi que de  partager sa passion pour le rock et de se retrouver en chair et en os face à ses habituels auditeurs radiophoniques. Le prochain rendez-vous (le samedi 14 novembre) portera sur Nirvana et le célèbre album « Nevermind », album qui a révolutionné la planète rock.

Alexandre Fourneau, 6G

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