lundi 11 avril 2016

Big Bang

Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Tels étaient les premiers mots de Big Bang ou de l’histoire d’un professeur de philo face à sa classe : une pièce à la fois drôle et humaine qui a le mérite de nous faire découvrir la philosophie différemment.


Cette pièce, nous la devons à Philippe Avron. L’auteur nous transmet les souvenirs de son professeur de philosophie qui a marqué son adolescence et son passage à l’âge adulte. L’enseignant et ses élèves emblématiques sont ici joués par Bruno Coppens, comédien et humoriste, véritable amoureux de la langue française. Devenu acteur à part entière, Coppens s’approprie le texte d’Avron tout naturellement.


L’histoire débute dans une classe de dernière année. Le professeur, qui se retrouve devant ces têtes à remplir, n’a pas de nom. Il est pour le moins original et a une méthode d’apprentissage qui lui est propre. D’abord, il ne nomme pas ses élèves, il les surnomme. Dans la classe on retrouvera alors tête de silex, yo, analphabète, petit trou noir, Carbonne quatorze ou encore Juda. Seule Martine, unique fille du groupe, aura le droit de garder son prénom. Ensuite, en classe, viendront Nietzsche, Montaigne, Kant et même Shakespeare. Mais encore une fois, pourquoi dire le nom si on peut les mimer ? Au  milieu d’une phrase, le professeur se tait pour effectuer une série de gestes représentant tantôt Kant, tantôt Nietzsche. Enfin, il transmet son savoir et le partage avec ses élèves. Ceux-ci aimeraient bien le comprendre mais c’est peine perdue. Pourtant, ils l’adorent quand même ce cours et surtout cet enseignant hors norme, rempli d’humanité de et de tendresse.

Durant la pièce, un lien se créé, celui complice entre la classe et  son prof. Le professeur, c‘est l’acteur seul sur scène. Et la classe c’est nous, spectateurs riant aux éclats depuis le début. Le but est de réveiller en nous des souvenirs anciens pour les plus âgés ou le quotidien pour ceux encore scolarisés. Cette mise en scène a été pensée par Eric de Staercke. Il voit cette pièce comme un hommage à Philippe Avron, auteur de la pièce, qui est décédé en deux-mille dix. Il a décidé de lui redonner vie grâce à Bruno Coppens qu’il décrit comme un « poète jongleur de mots » et qui correspond bien à Avron. Après tout, auteur et comédien sont tous les deux animés par des passions communes : les mots et la poésie.


Enfin, la pièce se base sur le rire. Du début à la fin, le spectateur rit, parfois aux éclats parfois en coin. Bruno Coppens s’engage dans son rôle et le fait avec le talent qu’on lui connaît. Il joue avec les mots mais aussi avec son corps. Il aurait très bien pu être lui-même ce professeur si déjanté et pourtant si doux. Le rire apparait ici presque comme une thérapie qui rend l’ambiance dans la salle si chaleureuse et vivante.

Nous remercions donc Philippe Avron pour avoir écrit cette pièce délicate et insolite, interprétée avec habilité par Bruno Coppens. Elle sera jouée du douze janvier au six février au théâtre Le Public.

Géraldine Staumont, 6G

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