lundi 18 avril 2016

Muse & Drones

Que vous inspirent ces titres de chansons : Resistance, Knights of Cydonia, Madness, Supermassive Black Hole, Follow Me,… et bien d’autres encore? Les grands connaisseurs et fans de la première heure ne s’y seront pas trompé, ce sont bien les titres de certains des énormes succès du groupe de rock britannique Muse. Chansons qu’une poignée de privilégiés ont eu l’opportunité de découvrir sur scène à l’occasion de la tournée mondiale du groupe qui avait posé ces bagages au Palais 12 de Bruxelles le temps de quatre shows magistraux de Muse, The Drones World Tour.

Débutée le 29 mais 2015, la tournée faisant la promotion du septième album de Muse, Drones, est un énorme succès. Composée de nonante-six dates à travers le monde, elle devrait prendre fin le 19 août 2016 aux Pays-Bas. Ses plus grandes particularités étant l’imposante scène tournant à trois cent soixante degrés au milieu des salles de spectacle, permettant une relation particulière avec le public qui se trouve tout autour, et la présence de dizaines de drones (en référence au nom de l’album) se déplaçant dans les airs. Grâce à cette tournée grandiose à tout point de vue, Muse continue de faire des ravages partout où il passe. Sur scène, on retrouve le trio Matthew Bellamy (chant, guitare, piano, synthétiseur), Dominic Howard (batterie, percussions) et Christopher Wolstenholme (basse, chœurs, synthétiseur, guitare, harmonica), tous trois membres originaux depuis la création de Muse en 1994 ; ainsi que Morgan Nicholls (clavier, chœurs, synthétiseur) qui les accompagne sur la plupart de leurs tournées.

Muse avait tout d’abord annoncé une seule date de concert au Palais 12 de Bruxelles, le 12 mars 2016. Mais suite à l’engouement général et à la disparition quasi-immédiate de toutes les places dès leur mise en vente à la mi-septembre, on est très vite passé de un à trois concerts et finalement un quatrième. The Drones World Tour a donc été joué les 12, 13, 15 et 16 mars 2016 devant une salle comble. Plus de septante mille personnes ont assisté à ce show indescriptible proposé par Muse. Car oui, le Drones World Tour c’est de la musique mais pas que : c’est un véritable spectacle audiovisuel digne des plus grands films de science-fiction, une véritable apocalypse futuriste sons et lumière, une expérience presque magique ; tout a été méticuleusement pensé pour que les spectateurs en délire passent deux heures la bouche grande ouverte, le cœur battant et les oreilles vibrantes de ce que Muse sait faire de mieux : de la musique, de la vraie.

Bruxelles, Palais 12, le mercredi 16 mars 2016, il est dix-neuf heures. Sur le parking, familles ou groupes d’amis sortent de leur voiture et se dirigent fébrilement vers l’entrée du Palais. Après avoir calmement patienté plusieurs minutes et marché le long des immenses bâtiments de Brussels Expo, la foule arrive enfin devant l’entrée principale. Ils entrent et sont happés par les centaines de personnes qui discutent, mangent et boivent dans le hall. Les petits groupes se faufilent parmi eux et essaient tant bien que mal de trouver la porte correspondant à leur billet. Une fois cette étape franchie avec succès, ils se dirigent vers leur place (dans la fosse ou dans les gradins) et s’installent finalement. En face d’eux, impossible de manquer la scène circulaire en plein milieu de la salle. Chacun se sent proche de cette scène où qu’il soit, cela promet un certain contact avec le groupe, quelle chance ! Les sièges commencent à se remplir doucement, il est bientôt vingt heures et la première partie est sur le point de commencer. Le groupe annoncé à la base n’est pas celui que les spectateurs ont applaudi ce jour-là. A leur place, un groupe belge néerlandophone, The Van Jets, introduit le show de Muse. Ils sont cinq, plus ou moins âgés et leur énergie est communicative. De cette petite demi-heure, le public retiendra des chansons rock et dynamiques telles que Welcome to strange paradise ou Down Below. Le groupe se retire et les techniciens se pressent pour retirer le matériel et installer celui des « stars » de la soirée. La tension devient palpable au Palais 12, le public sent l’excitation monter peu à peu. Il leur faudra pourtant attendre une demi-heure et quelques holàs générales avant le début de l’expérience.

La salle s’obscurcit alors et le silence tombe sur les milliers de personnes présentes. Un son monte alors peu à peu en puissance, les projecteurs se tournent vers le centre de la scène : Muse joue le premier morceau d’une longue série, Drones. L’instant est indescriptible : six énormes drones circulaires volent au-dessus de la scène et l’illuminent d’une lumière spectrale. Le public ne peut s’empêcher d’en rester bouche-bée. Apparaissent alors, sous une salve d’applaudissements nourris, les membres de Muse. On les sent habités par leur musique et ils arrivent à partager leurs émotions et à subjuguer l’attention du public. Le son incroyable des plus grands succès de Muse résonne dans les oreilles et les poitrines des fans qui n’hésitent pas à chanter en chœur. Mais leurs yeux ne sont pourtant pas en reste, le spectacle est grandiose : sur de gigantesques panneaux des tableaux majestueux sont projetés (des images de guerre à des mains géantes semblant contrôler les artistes ou une impression qu’ils sont tout simplement en train de prendre feu), des prouesses de technologie sont déployées durant deux heures pour faire vivre aux spectateurs un moment mémorable et quasi-indescriptible. Par moments, tout artifice superficiel est absent, ne laissant que trois artistes seuls sur la scène dépouillée et qui, parfois au simple son du piano, régalent les milliers de personnes venues les écouter ce soir-là. Mais ce n’est pas calme bien longtemps au Palais 12… Muse repart toujours de plus belle et enchaine les titres cultes provenant de six de ses derniers albums (Time is running out, Resistance, Starlight, Map of Problematique…) et des titres du nouvel album Drones, succès planétaire (Psycho, The Handler, Dead Inside…). Les six drones circulaires font également partie de la fête, progressant tels des spectres au-dessus des têtes du public. Un énorme drone volant en forme d’avion (énorme, vraiment) fait également le tour de la salle avant que des tonnes de confettis ne s’abattent sur elle. C’est magique.

Mais tout bon moment a malheureusement une fin. Après avoir joué Knights of Cydonia une dernière fois, Muse quitte cette étonnante scène tournante du Palais 12, non sans avoir remercié son public. Les applaudissements fusent et peu à peu la foule libère les lieux, des étoiles pleins les yeux et les oreilles. Une chose est certaine : ce n’est pas de si tôt que ces gens oublieront cette soirée mémorable placée sous le signe de la performance mais surtout, de la musique.

Léa Saussez, 6C


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