mercredi 18 janvier 2017

Réparer les vivants de Katell Quillévéré

Pour son troisième long-métrage, la réalisatrice Katell Quillévéré est la première à adapter le roman de Maylis de Kerangal, Réparer les vivants, au cinéma. L’adaptation est une réussite, peut-être moins précise que le livre, malgré un réalisme assez surprenant, mais arrivant à établir une émotion et une pesanteur tout au long du film qui bouleverse le spectateur. Sans  oublier une mise en scène comportant des moments intenses comme une ablation et une opération à cœur ouvert.


C’est l’histoire d’un cœur qui s’arrête de battre et un autre, fragile et menacé, qu’il faudrait remplacer. Dans « Réparer les vivants », il est constamment question de vie et de mort, tout est fortement relié et nous sommes guidé par une musique représentant les battements de cœur de la narration.

Tout commence à l’aube avec trois jeunes surfeurs dans une mer déchaînée. Quelques heures plus tard, sur le chemin du retour, un drame survient. Désormais, la vie de Simon bascule, il se retrouve entre la vie et la mort dans un hôpital du Havre. Simultanément, à Paris, une femme attend une greffe qui pourra prolonger sa vie… Nous assistons à une course contre la montre pour conserver le cœur amoureux et toujours palpitant d'un garçon en mort cérébrale. D’un côté, nous avons cette mère fatiguée, presque mourante, et de l’autre, ces parents écrasés par l'horreur de la mort.

Tout d’abord, malgré une mise en scène parfois un peu trop démonstrative et des larmes de trop, c’est une œuvre fluide et apaisante, où l'on apprend les procédures médicales en matière de donation d'organes. Ce chef-d’œuvre aborde ce sujet avec douceur et une belle humanité. La mise en scène est très documentée permettant aux personnages d’évoluer dans cet univers avec aisance. L’histoire permet aussi de rendre compte des moyens mis en œuvre pour réaliser ces opérations d’envergure (avion, police,…). On découvre tout un monde à part qui s’active pour sauver des vies avec un profond respect porté aux victimes et leurs proches.

Ensuite, ce film met en scène des personnages dont la vie dépend de celles des autres. Chacun est ici relié à l’autre, ce qui donne à cette histoire sa forme et son intensité. Les personnages ainsi que leurs vies sont tellement bien portés à l’écran que l’on pourrait croire être témoin de scènes de vie réelles. Ils sont attachants et tout se fait collectivement, du deuil aux opérations, agissant au service d’une cause commune. Personne ne prend le dessus, chaque personnage est valorisé par la notion du travail d’équipe.

Enfin, le film est rempli d'émotions plus fortes les unes que les autres, ce qui est nécessaire pour réfléchir au sens de la vie, à l'humanité en général et à l'amour en particulier. Car, sans forcément s’en rendre compte, ce beau film raconte l'amour sous tous ses angles: la parentalité, la fraternité, la décomposition et la recomposition des couples, l'amour du métier, le don de soi au service de l'humain…


En conclusion, « Réparer les vivants » est accessible et indispensable à tous. Chacun d’entre nous peut être confronté à cette triste réalité. Cette histoire est une bonne leçon de vie : le malheur des uns fait le bonheur des autres… 

Clémence Leroy, 6G

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