dimanche 8 novembre 2015

Namur en action

Comme chaque année, depuis trente ans désormais, Namur, capitale de la Wallonie, a accueilli le Festival international du film francophone, le FIFF. Elle s’est donc déguisée en festival de Cannes avec ses tapis rouges, ses hôtesses en uniforme, ses chapiteaux, ses stars et son fameux « coup de cœur ». Quelle ambiance et quel show ! Ce festival a commencé le 2 octobre et s’est terminé le neuf et a donc, comme nous l’avons dit juste avant, fêté ses trente ans cette année. Quel est le but de ce festival ? Quel public attire-t-il et que propose-t-il ? Autant de questions attirent la curiosité de nombreuses personnes venant du monde entier.

Le FIFF est un festival ayant été créé en 1986 par Jean Louis Close, André Ceuterick, René Fauvel ainsi que Luc et Raoul Hemelaer. Il présente une large sélection de longs métrages, courts métrages et documentaires chaque jour de neuf heures à vingt et une heures. L’objectif de ce festival est donc avant tout culturel, puisqu’il nous permet de découvrir des films inconnus dans le monde du cinéma industriel, mais aussi de permettre à des réalisateurs du monde entier de présenter leurs œuvres, de se démarquer et pourquoi pas de se faire repérer par des professionnels du grand écran.

Durant une semaine, nous avons donc pu voir de nombreuses personnes de nationalités différentes se rendre dans bon nombre de salles de cinéma comme celles de l’Eldorado, de l’Acinapolis ou même dans des endroits qui, à l’origine, ne sont pas prévus pour la projection de films comme le Palais des congrès ou la Maison de la culture. Les cinéphiles, amateurs ou même curieux, ont l’opportunité de voir ou revoir des films de tous genres, allant des plus tristes aux plus drôles en passant par ceux qui nous font réfléchir à la vie en général. Ce festival ne présente donc pas de films grand public mais plutôt des films peu connus tels que « Lumea e a mea » et bien d’autres. Cette sélection de films provoque en général l’émotion, la réflexion et engendre les débats.

« Lumea e a mea » est un film roumain réalisé par Nicolae Constantin Tanase qui a déjà réalisé trois courts métrages et qui, cette année, propose son premier long métrage qui a déjà remporté le Prix du meilleur premier film à Cluj en Roumanie. Tourné dans une ville roumaine en bord de mer, ce long métrage retrace la vie d’une jeune fille de seize ans, Larissa, qui veut tout : la popularité, l’argent, le pouvoir et l’amour. Malheureusement, tout ne se passe pas comme elle l’aurait voulu. Son beau-père est violent avec elle, elle n’a pas d’argent, elle se moque de l’école, elle pense avoir trouvé le grand amour et, avec lui, elle se sent prête à devenir une femme, elle tombe dans l’alcool et la drogue, sa famille et ses amies l’abandonnent, elle est victime d’un viol et se retrouve seule au monde... Un film éprouvant qui nous fait frissonner du début à la fin mais qui nous fait également réfléchir aux valeurs importantes de la vie.

De plus, après certaines séances comme celle de ce film, nous avons l’honneur de pouvoir rencontrer l’actrice ou l’acteur principal, et parfois même le réalisateur, ce qui nous permet de poser des questions à propos du film et d’échanger des idées.

Evidemment, pour visionner ces films, le FIFF propose un FIFFpass hebdomadaire à trente euros qui permet de découvrir cent cinquante films : une aubaine pour les amateurs de cinéma ! Un pass quotidien est également vendu au prix de huit euros. Ceux-ci sont également disponibles en prévente à tarif réduit. Pour les jeunes de quinze à vingt ans, Solidaris offre un bracelet gratuit permettant de se rendre à toutes les séances de quinze à vingt heures, et ce durant toute la semaine : une bonne initiative afin de motiver les jeunes à se rendre à des évènements culturels !

Mais le FIFF ce n’est pas que du cinéma ! Le festival organise de nombreuses autres activités partout dans la ville. Nous pouvons tout d’abord rencontrer le « coup de cœur » du festival, à savoir, Vanessa Paradis en 2015. Quelques expositions étaient proposées au public pour les trente ans du festival comme sur la place de l’Ange ou même dans la galerie du Beffroi où une série de photos d’actrices de cinéma étaient présentées en noir et blanc. Chaque soir, des soirées dansantes et musicales se sont emparées de Namur dès vingt et une heures où chacun peut chanter, mixer, et boire un verre entre amis.

Pour les gourmands, de nombreux food trucks proposent une petite restauration de différents pays et un apéritif est offert dans les jardins du Maïeur en présence des jurés et des équipes de films.Pour clôturer le festival, une cérémonie de prix est organisée et les récompenses principales sont nommées « les Bayards d’or ». De plus, le public est convié à participer en remplissant un bulletin de vote et un prix du public est attribué au meilleur court métrage et long métrage. Une façon originale de nous sentir importants dans ce festival dynamique !

Cette trentième édition du FIFF était encore une belle réussite qui a dynamisé Namur durant une semaine en lui donnant des airs de star. Une ambiance particulière a submergé la ville et ses habitants en leur offrant un programme digne de Cannes et de Los Angeles, à taille réduite, bien entendu, mais de façon tout aussi émotive et touchante. Le FIFF est-il pour Namur devenu l’évènement qui permet à tout un chacun de s’ouvrir au monde en découvrant différentes cultures à travers des films ?

Lucie Goffinet, 6G

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