lundi 23 novembre 2015

"Une enfance" de Philippe Claudel

Dans la ville de Namur, ville francophone de la province du même nom, a pris place, du 2 au 9 du mois d’octobre 2015, la trentième édition du FIFF (Festival International du Film Francophone). Ne vous demandez-vous pas quel est l’intérêt d’un tel festival dans notre belle ville citadine ? Quels genres de films pouvons-nous retrouver à ce genre d’événement culturel ? Et ce que ce festival peut bien avoir de si particulier pour qu’on en entende tant parler ?

C’est pour répondre à ce genre de questions que nous avons décidé de nous rendre à ce festival, et entrepris d’aller voir le long-métrage Une enfance de Philippe Claudel. Ce film nous plonge dans la ville de Dombasle où nous pouvons suivre la vie de Jimmy, un jeune adolescent de treize ans qui, malgré lui, est contraint trop vite à devenir adulte.  Pour lui et tout les enfants de son âge, les vacances d’été viennent de commencer. Mais elles sont plus particulières pour lui, car entre une mère complètement à la dérive à cause de son alcoolisme et son addiction aux drogues. Son beau-père au chômage, qui ne fait rien pour arranger la situation, et qui en plus de ça a des tendances violentes. Et enfin son petit frère, dont il est tenu de s’occuper comme s’il était son propre fils car ses vrais parents le délaissent complètement. Les vacances ne sont pas de tout repos pour le pauvre Jimmy.

Le Festival du FIFF permet à des réalisateurs tels que Philippe Claudel, de se faire connaitre du grand public en nous faisant part de leur travail. En effet, sans cet événement, vous comme moi n’aurions probablement pas penser à aller voir ce genre de film, qui pourtant nous change des autres « blockbusters » traditionnels  que nous avons l’habitude de voir en temps normal au cinéma. Ce long-métrage arrive à allier noirceur et espoir tout en maintenant le spectateur en haleine durant toute la durée de l’histoire. C’est d’ailleurs l’avis que partageait une des actrices principales du film lors de la petite séance de questions-réponses qui a été faite à la fin du visionnement d’ Une enfance. Effectivement, Angelica Sarre (la mère de Jimmy), avait beaucoup apprécié jouer dans ce film, car le scénario n’était pas que de la fiction. Les personnages par exemple s’inspiraient beaucoup de la mentalité des habitants de cette ville afin de rendre l’histoire de Philippe Claudel aussi vraisemblable que possible. 

De plus, quand on voit les acteurs lors de la petite conférence qui est donnée à la fin du film, le contraste entre la façon dont ceux-ci sont dans la vie réelle et leur personnage est encore plus accentué. Ce qui nous permet encore plus de nous rendre compte du bon niveau de jeu des acteurs adultes ou même de celui des enfants qui est agréablement surprenant. Surtout quand Angelica Sarre nous dit que ceux-ci ont eu énormément de mal à jouer leur rôle tout au long du film. Par exemple, le petit frère de Jimmy arrive malgré son jeune âge à rajouter de la vitalité dans le long-métrage grâce à l’innocence que crée son personnage et nous fait oublier quelques temps la vie dure que sa famille mène. Alors que son beau-père (Pierre Deladonchamps) amène tout de suite un ton plus grave à l’histoire, de par son jeu qui se trouve être plus noir et qui est tout simplement prodigieux. C’est surtout Jimmy qui arrive à faire nous attacher à lui, car il arrive parfaitement à faire passer les émotions sombres de son personnage, tout en nous faisant savoir qu’il est bien plus que cela.

A travers ce film, que nous n’aurions probablement pas été voir sans ce festival, l’auteur ne fait que nous prouver que nous avons fait le bon choix en venant admirer son travail sur grand écran. En effet ce festival permet à de nombreux cinéastes de se faire connaitre aussi bien chez les plus jeunes que chez leurs ainés. Mais il donne également une nouvelle vision du cinéma, une vision dans laquelle nous ne retrouvons pas que des films américains dont nous connaissons déjà l’intrigue avant même de l’avoir commencé. La société d’aujourd’hui empêcherait-elle des auteurs de tous les horizons de se faire connaitre en allant voir ces perpétuels films hollywoodiens ?

John Niyonkuru, 6G

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