dimanche 8 novembre 2015

Un ciné familial ? Je dis oui !

Entre les deux ″monstres″ que sont l’Acinapolis à Jambes et le Kinépolis à Charleroi, il existe un petit cinéma de quartier peu connu de tous, mais bien connu de peu. Ouvert depuis 2008, ce cinéma a connu des moments difficiles et a été au bord de la faillite. Il est cependant toujours bien présent. Il est tenu par un particulier, Vivian Audag, qui en a fait son activité principale. Avec une séance presque tous les jours, le Caméo fait le bonheur de nombreuses personnes. Un style très particulier, une ambiance unique et des petits détails font tout le charme de ce cinéma qui possède par ailleurs un petit bar appelé le « Caméo Club », fort apprécié des femmes qui recherchent un endroit calme et paisible (sans dragueur aux quatre coins de la pièce).
Tout d’abord, c’est notamment grâce au bouche à oreille que ce cinéma se fait connaître. Il est situé au numéro 27 de la rue Notre Dame à Tamines et passe des films comme « Le tout nouveau testament », du réalisateur Jaco Van Dormael.
Au premier abord, s’il n’y avait pas un panneau lumineux sur la façade, nous devrions chercher un peu avant de le trouver. Bien camouflé par le style du quartier, légèrement en retrait par rapport à la rue, sa façade, pas plus grande que celle d’une maison, débouche sur une petite pièce. Nous y trouvons uniquement deux petits fauteuils permettant à cinq ou six personnes de s’asseoir, un petit guichet et quelques affiches de films au mur. Il n’y a bien sûr qu’une seule salle pouvant contenir plus ou moins cent cinquante personnes. Quelques coussins sont mis à notre disposition pour améliorer notre confort ou faciliter notre vision, si malheureusement nous sommes de petite taille et/ou assis derrière quelqu’un de grand. Quelque chose de peu courant !
Le responsable arrive cinq–dix minutes avant le début de la séance pour faire payer les clients. L’accès à la salle est permis bien avant, nous pourrions donc facilement passer sans payer mais personne n’aurait envie d’escroquer le gérant d’un cinéma comme celui-ci... Il y a un climat de confiance et de respect.
Evidemment, n’ayant qu’une salle et un budget fort restreint, Vivian Audag sélectionne ses films pour satisfaire le plus grand nombre de spectateurs.
Le synopsis de ce film est intrigant : Dieu est belge et habite Bruxelles. Il est incarné par Benoît Poelvoorde dans le rôle d’un dieu odieux envers  sa femme et sa fille qui, elle, a décidé de se venger. Pour cela, elle a communiqué à tous les hommes leur date de décès.
Ce film aborde le thème de la religion sous un angle différent et surprenant mais toujours avec humour, parfois au premier degré et d’autres fois plus fin.
Quatre acteurs connus sont présents dans cette comédie : une actrice française (Catherine Deneuve, qui termine dans les bras d’un gorille) et trois acteurs belges (Benoît Poelvoorde, François Damien et Yolande Moreau).
Par ailleurs, ce cinéma de quartier contient également un « Caméo club » qui consiste en un endroit de détente. Cela permet de passer un bon moment, autour d’un verre ou non, après le film. Bien installés, nous pouvons discuter de la qualité du film, échanger nos opinions mais également parler de tout et n’importe quoi. En été, quelques tables et chaises dans un jardin à l’extérieur prennent le relais.
Grâce à ce cinéma, nous évitons également les bains de foule habituels à l’entrée et dépensons moins. En effet, le prix est bon marché (6 euros et une carte de fidélité qui nous offre une séance gratuite après dix autres).
Par ailleurs, Vivian Audag est un passionné du cinéma. Il est à la fois gérant, caissier, projectionniste, ouvrier et ‘homme’ de ménage. Il a réussi à créer un lieu familial, accueillant et apprécié. La projection du film est de très bonne qualité, le son parfait et les fauteuils douillets.
Le propriétaire nous surprend agréablement en nous souhaitant juste avant la projection du film une ″bonne séance à tous ! ″. Encore un petit plus qui fait plaisir !
Le film quant à lui est une comédie fantastique à l’humour décalé. Les acteurs avaient déjà fait leurs preuves auparavant et nous offrent de bons moments.
En outre, Vivian Audag, par sa passion, nous permet d’accéder au septième art en toute simplicité. En été, le jardin extérieur permet d’échanger sur le film, les acteurs. En hiver, le bar à cocktails nous accueille pour que la soirée ne s’arrête pas sur le générique de fin et que nous nous cultivions encore plus.
En effet, le cinéma n’est pas seulement une distraction mais également un lieu d’enrichissement de l’esprit, de découvertes. Joseph Bédier (1864 – 1938, historien, professeur élu à l’Académie française) a d’ailleurs dit : ″Le cinéma, c’est un œil ouvert sur le monde.″
Certains films dits ″d’auteur″ sont considérés comme plus intellectuels, élitistes alors que d’autres sont plus familiaux, divertissants et peuvent être destinés à un plus grande nombre de personnes. Tous, nous pouvons y trouver plaisir et culture.
L’ambiance semble plus détendue et les gens plus souriants dans ce cinéma. Vivan Audag a réussi son pari de faire revivre un petit cinéma où il fait bon vivre. Mais les cinémas de quartier ont-ils une chance face aux géants du septième art ?
Denis Pinsar, 6G

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