lundi 14 novembre 2016

Captain Fantastic

Si, avec pareil titre, « Captain Fantastic », on s’attend à un film de super-héros, la réalité est toute autre, même si dans ce film le héros est hors du commun.

Ben Cash et ses six enfants - deux garçons et quatre filles - vivent en totale autarcie au milieu de la nature américaine, loin de cette société capitaliste et de surconsommation qu’il qualifie de totalement hypocrite.


Etant totalement en désaccord avec le monde actuel, il préfère élever ses enfants comme il l’entend. Tous les jours, ils ont un entraînement physique et apprennent l’art de la chasse et bien d’autres choses pour pouvoir survivre dans la nature. Ils ont entre cinq et dix-huit ans, parlent tous entre quatre et six langues et lisent les livres qui vont de la physique quantique à la constitution américaine.

Ben, leur père, ne leur impose aucune idée et débat avec eux ouvertement de tous les sujets sans rien leur cacher (il explique même ce qu’est le viol à sa cadette).

Malgré leur grande maturité, ils vont devoir affronter le décès de leur mère et personne n’est préparé à cela. Les grands-parents veulent inhumer leur fille, en tant que bons chrétiens qu’ils se disent être, alors qu’elle était bouddhiste et voulait se faire incinérer au milieu de chants de joie et de bonheur. Il va s’en suivre toute l’escapade de Ben et ses enfants pour tenter de sauver les dernières volontés de leur mère. Ils vont devoir faire face à cette société qu’ils ont fui et qui leur est encore inconnue : leur petit monde utopique va se briser.

Ce film, sorti ce mercredi 12 octobre, a comme premier rôle Viggo Mortensen. Celui-ci jouait anciennement Aragorn dans Le seigneur des anneaux et s’est parfaitement adapté à son rôle en tant que Ben Cash. En effet, il réussit bien à rentrer dans la peau de ce personnage un peu hippie qui prône la démocratie et le socialisme. Quant aux enfants, ils réussissent très bien à gérer les dialogues et les débats de façon spontanée malgré la difficulté de certains dialogues. La somme de tous les personnages nous donne une palette de caractères assez hétéroclites, c’est ce qui les rend attachants.

Abordant de nombreux sujets et, pour certains, assez complexes, Captain fantastic fait le point sur la société américaine. Cela passe de critiques sur l’économie, la politique, la religion, l’éducation jusqu’au système scolaire et nous présente dans un premier temps les membres de la famille Cash comme  détenteurs des solutions à tous les problèmes de la société. Mais au fur et à mesure que la famille se frotte au fonctionnement de ce monde qui leur est pour la plupart inconnu, on se rend compte qu’ils ne sont absolument pas faits pour évoluer dans celui-ci. Ils n’ont aucun repère et ne savent absolument pas comment se comporter en société, ce qui casse l’idée de parfaite famille que l’on avait au début du film. Ben s’emploie à parler à ses enfants des solutions à pouvoir apporter au monde sans s’apercevoir qu’il ne fait que les éloigner de celui-ci.

Presque deux heures qui capte notre attention sur un film incroyablement bien réalisé par Matt Ross et joué avec beaucoup de talent, qui va permettre de nous faire réfléchir sur bien des sujets et qui ne laissera personne indifférent.



Loïc Lefevre, 6G

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