jeudi 10 novembre 2016

Frantz

Après Jeune et jolie et Une nouvelle amie, François Ozon présente son nouveau film Frantz. On pourrait croire que le synopsis est peu original : une histoire d’amour impossible qui se déroule aux alentours de la première guerre mondiale. Pourtant, François Ozon est parvenu à rendre ce récit très prenant. Il s’est inspiré d’une pièce de théâtre de Maurice Rostand, déjà adaptée par Ernst Lubitsch en 1932. Mais Frantz est différent de cette première adaptation cinématographique car le réalisateur choisit de suivre le point de vue allemand.


Le film se déroule donc à la fin de la première guerre mondiale. Anna est une jeune femme allemande qui a perdu son fiancé, Frantz, suite à la guerre. Elle se rend quotidiennement au cimetière et un jour un étranger se recueille sur la tombe. Adrien prétend être un ami de Frantz, rencontré lors de ses études à Paris. Anna et ses beaux-parents accueillent alors le jeune homme qui parvient à consoler cette famille détruite par la perte de Frantz. Les deux jeunes gens vont d’ailleurs devenir très proches. Pourtant, Adrien dissimule un lourd secret : il ment depuis le départ. Il n’a pas rencontré Frantz à Paris durant ses études, mais au front, en tant que soldat français : Adrien est l’assassin de Frantz. Anna l’apprend la veille du départ d’Adrien et ne fera rien pour le retenir. De désespoir, elle tente de mettre fin à ses jours. C’est sa belle-mère - ignorant tout de la vérité - qui la convainc de le rejoindre en France. Anna part alors à sa recherche, craignant un moment qu’Adrien ne se soit tué. Quand elle le retrouve enfin, il est fiancé. Voyant qu’il n’envisage pas de rompre ses fiançailles, Anna s'installe à Paris pour y suivre des études et vivre pleinement.

Ainsi, l’intrigue est séparée en deux parties : l’une en Allemagne lorsqu'Adrien va à la rencontre de l’entourage de Frantz, et l’autre où c’est au tour d’Anna d’aller à la rencontre d’Adrien. Cela permet un changement de décor étant donné que l’histoire se déroule en Allemagne et ensuite en France, et de ce fait de ne pas tomber dans la monotonie.

Ensuite, le film est tourné en noir et blanc, avec quelques passages en couleurs, lorsque les personnages évoquent Frantz, comme pour montrer la vie que la présence de Frantz apportait à son entourage. Ce choix permet au spectateur de se plonger encore davantage dans le contexte de l’intrigue, car cela donne l’impression de voir un film d’époque.

De plus, François Ozon a fait le choix de faire parler ses acteurs aussi bien en français qu’en allemand ; ce changement de langues renforce l’aspect d’authenticité apporté par le tournage en noir et blanc.

Et enfin, Frantz est un film qui fait participer le spectateur : l’intrigue est tournée de façon à donner envie à celui qui regarde de découvrir ce que cache Adrien. Par ailleurs, on comprend que le réalisateur veut faire passer un message au spectateur. En effet, le film aborde en arrière-plan le thème du mensonge : au départ Adrien ment sur sa rencontre avec Frantz, qu’on pourrait considérer comme un mensonge négatif, tandis que lorsque c’est Anna qui ment à ses beaux-parents sur l’identité d’Adrien, c’est un bon mensonge puisqu’elle cherche à protéger ses proches.


Frantz est donc un film très intéressant à voir, aussi bien pour l’histoire que pour la façon dont il a été tourné ou pour le jeu des acteurs.

Romane Louant, 6G

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